Lorsque je recense les demandes de mes clients dans des entreprises et des organisations publiques, il me semble que cette saison 2011/2012 va être marquée par la continuité. Cela confirme l’analyse que je fais depuis la crise dite des « subprimes » en 2008. Cinq grandes tendances se figent dans les discours des dirigeants quant à leurs attentes vis-à-vis des managers.
La première est qu’il faut « faire plus avec moins » pour rester compétitifs, faire la chasse aux couts inutiles et limiter les dépenses. L’organisation, les processus, l’aménagement des espaces et du temps se doivent d’être « Lean » : sans gras, dégraissés, maigres ; au sens littéral du terme. Il faut s’adapter pour survivre face à la montée des pays émergeants en est la deuxième. Les thèmes chers à Darwin, « ce ne sont pas les plus forts et les plus rapides qui survivent, mais ceux qui s’adaptent » sont assénés, comme tels, lors de nombreuses conventions. La déclinaison de ce thème est un impératif pour les managers, invités à incarner personnellement les changements en cours et à venir. La troisième tendance est un hymne à la gestion de la complexité. Par exemple, le manager doit savoir endosser plusieurs rôles en fonction de l’enjeu, du contexte et de la situation. Il doit être leader, pour dire et faire vivre les normes, éclaireur pour construire un avenir et coach pour développer les compétences de ses collaborateurs. Le « et » remplace le « ou ». Par exemple, il faut à la fois innover et standardiser, manager et s’occuper soi-même de taches précises, confronter et coopérer. Manager de manière asynchrone, à distance, en mode multiculturel est la quatrième constante. Les managers nomades gèrent des collaborateurs et des acteurs de projets nomades à l’aide des outils du management web.02. Il leur faut sans cesse entretenir des bases de données qui alimentent les progiciels de gestion intégrée tels SAP ou Oracle. Enfin, la dernière est le retour aux fondamentaux du management. La crise, la compétition planétaire, les risques psychosociaux, les exigences accrues des clients, obligent les managers à s’investir dans des modes de relations humaines qui déclenchent « le bon vouloir » des collaborateurs. Ils doivent être « présents », consacrer du temps aux personnes et aux équipes, émettre et accepter des feedback.
En d’autres termes, nous avons de la chance, rien ne change depuis trois ans.
Le blog de Jean-Louis Muller, 01/10/2011